« On ne construit rien sans discipline », selon le premier ministre



Le capitaine Ibrahim Traoré (au centre), président du Burkina Faso, assiste à la cérémonie de clôture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), le 4 mars 2023. OLYMPIA DE MAISMONT / AFP La question taraude de plus en plus d’acteurs de la vie publique au Burkina Faso. Combien de temps pourront-ils encore s’exprimer en toute liberté ? Depuis l’arrivée au pouvoir de la junte suite à un coup d’Etat, en septembre 2022 – le deuxième en huit mois –, les espaces de liberté se restreignent tant pour les partis politiques, les défenseurs des droits humains que les journalistes. Sur l’échiquier politique, les partis ont vu leur liberté de réunion, pourtant garantie par la Constitution, entravée. Dans un communiqué paru le 14 février, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), restée longtemps dans l’opposition, a révélé l’interdiction par le gouvernement de la prochaine session de son bureau politique. Fin janvier, un autre parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), recevait quant à lui un « avertissement » après s’être réuni en session ordinaire. Le motif invoqué par les autorités tient dans un simple communiqué publié le 30 septembre, jour du putsch ayant porté les militaires au pouvoir, et ordonnant la suspension des « activités des partis politiques ». « Un discours très dangereux, qui marginalise voire intimide les voix dissidentes, est en train d’émerger », dénonce Ousmane Diallo, chercheur chez Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest. L’objectif, pour les autorités militaires : consolider leur pouvoir en fédérant l’opinion publique autour d’un récit unique jalonné par les victoires de l’armée face à des groupes djihadistes qui ne cessent d’étendre leur emprise depuis 2015, au point de contrôler aujourd’hui plus de 40 % du territoire. Lire aussi : Le nord du Burkina Faso sous le feu des groupes djihadistes Mi-janvier, une série de quatre affichettes sans signature et ciblant « tous ceux qui ne soutiennent pas les FDS [forces de défense et de sécurité] » a circulé en ligne. « Tu ternis l’image des FDS, j’expose ta vie privée sur les réseaux sociaux », pouvait-on lire sur l’une d’elles, tandis qu’une autre qualifiait de « terroristes civils » ceux dont les publications en ligne sont perçues comme allant « contre la lutte contre le terrorisme ». Enlèvements et exécutions Engagés dans une stratégie tout-sécuritaire visant à armer plus de 50 000 civils pour lutter avec l’armée contre le terrorisme, la junte et ses soutiens « tentent de museler la liberté d’expression, surtout celle des défenseurs des droits humains », souligne Daouda Diallo. Le secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) en a fait l’amère expérience après avoir dénoncé, début janvier, les « exécutions extrajudiciaires » opérées par des hommes armés « se revendiquant des volontaires pour la défense de la patrie » (les fameux VDP, nom donné aux supplétifs civils de l’armée) à Nouna. Il vous reste 70.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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