l’opposante Sihem Bensedrine interdite de quitter le pays



L’ancienne présidente de l’Instance vérité et dignité (IVD), Sihem Bensedrine, à Bruxelles, en 2018. NICOLAS MAETERLINCK / AFP L’opposante tunisienne Sihem Bensedrine a annoncé, mardi 7 mars, qu’elle était interdite de quitter le pays après son inculpation dans le cadre d’une enquête concernant un rapport rédigé par une instance qu’elle a présidée sur les crimes commis sous la dictature. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le régime de Kaïs Saïed en Tunisie n’a pas changé de nature, mais de degré de répression » Créée en 2014 dans le sillage de la révolte ayant mis fin à la dictature en 2011, l’Instance vérité et dignité (IVD) avait été chargée de répertorier les violations commises par des représentants de l’Etat entre 1955 et 2013, une période qui couvre la présidence de Habib Bourguiba (1957-1987), de son successeur Zine El-Abidine Ben Ali (1987-2011), mais aussi les troubles post-révolutionnaires. A la fin de son mandat, en 2018, l’IVD avait rédigé un volumineux rapport qui a été publié dans le Journal officiel en 2020. Dans celui-ci, l’instance, qui a auditionné près de 50 000 victimes présumées et transmis 173 dossiers à la justice, avait appelé à « démanteler un système de corruption, de répression et de dictature » persistant au sein des institutions de l’Etat. Une vingtaine de personnalités arrêtées Dans un communiqué envoyé à l’AFP, Mme Bensedrine dit faire l’objet depuis février 2021 d’une enquête judiciaire pour des soupçons de falsification de ce rapport. Elle est soupçonnée d’avoir perçu un pot-de-vin pour y ajouter un paragraphe accusant la Banque franco-tunisienne (BFT) de corruption, ce qu’elle dément. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’étoile assombrie de la Tunisie de Kaïs Saïed Mme Bensedrine a été interdite de quitter le territoire après avoir été convoquée jeudi par un juge d’instruction au pôle judiciaire financier et économique, qui lui a notifié son inculpation pour « s’être procuré des avantages injustifiés », pour avoir « causé des préjudices à l’Etat » et pour « falsification », et ce sur une demande du parquet en date du 20 février, a-t-elle précisé dans le communiqué. Elle s’est étonnée de ce que les mesures la visant aient été annoncées dès le 17 février par une chroniqueuse « réputée proche de la ministre de la justice ». Aucun commentaire sur cette affaire n’a pu être obtenu de source judiciaire. Une vingtaine de personnalités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires ont été arrêtées en Tunisie depuis début février. Le président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de « terroristes » et affirmé qu’elles étaient impliquées dans un « complot contre la sûreté de l’Etat ». Le Monde avec AFP



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