Emmanuel Macron devant la communauté française à la résidence de l’ambassadeur de France, à Libreville, au Gabon, le 2 mars 2023, avant de s’envoler pour l’Angola où il fera une visite d’une demi-journée le 3 mars. LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron est attendu, vendredi 3 mars, à Luanda, la capitale de l’Angola, qui, avec le Nigeria, se dispute la place de premier producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne. Pourtant, jure-t-on à l’Elysée, ce ne sont pas les immenses gisements offshore qui, depuis des années font la richesse de TotalEnergies, qui animent les ambitions françaises envers ce pays. Bien au contraire, dit-on. L’activité pétrolière, les diplomaties parallèles des majors appartiendraient au passé, au temps révolu de la Françafrique. Les relations que la France entend développer avec cette ancienne colonie lusophone, indépendante depuis 1975, illustreraient, au contraire, la nouvelle approche française à destination du continent. Comme celles ébauchées avec d’autres « pays pivots régionaux » que sont l’Ethiopie, le Nigeria ou le Kenya. Des Etats qui répondent à l’ambition française de diversifier ses partenariats situés hors de son pré carré historique, où Paris enchaîne les revers politiques et diplomatiques. En Angola, le chef de l’Etat français ne sera pas dans la « situation très inconfortable [de] comptable du passé ». Venu la veille du Gabon, il sera là à Luanda, où « la centralité de la question militaire et la prééminence du sécuritaire », selon les mots du président Macron à propos des anciennes colonies françaises, n’ont jamais défini le cadre des relations entre les deux pays. Un dossier sécuritaire, régional et sensible sera pourtant bien sur la table lors de sa rencontre avec son homologue Joao Lourenço. Lire aussi : Emmanuel Macron au Gabon : l’ère de la « Françafrique est révolue », déclare le président français C’est celui concernant la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre depuis plus d’un an de violences meurtrières opposant l’armée congolaise, aidée par certaines des milices locales pullulant dans cette région (plus d’une centaine de groupes répertoriés) au mouvement rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) soutenu et armé, au moins en partie, par le Rwanda voisin, selon les rapports d’experts de l’ONU. « Le courant passe » L’Angola conduit depuis plusieurs mois une médiation bilatérale entre la RDC et le Rwanda. Ce processus dit de Luanda n’est pas parvenu à ce jour à contenir l’avancée du M23 ni à contraindre Kigali à retenir les rebelles. L’Elysée s’inquiète : « La dégradation de la situation est porteuse d’une gravité nouvelle liée au risque non négligeable d’un conflit régional. » Beaucoup d’acteurs sont en effet impliqués dans ce conflit, l’énième depuis trente ans dans cette région. Outre la présence, démentie par Kigali, de soldats rwandais sur le sol congolais, l’est de la RDC accueille en effet des contingents du Kenya, du Burundi, de l’Ouganda et bientôt du Soudan du Sud, censés s’interposer entre les belligérants sans que l’on sache par quels moyens. Il vous reste 68.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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