Il s’agissait de leur premier échange en face-à-face depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.M. Borrell a relevé que le chef de la diplomatie russe était cette fois-ci resté quand les pays occidentaux ont condamné la Russie pour son invasion, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20.L’an dernier lors d’une précédente réunion en Indonésie, M. Lavrov avait quitté à la mi-journée une session avec ses homologues du G20 après un flot de déclarations condamnant l’invasion de l’Ukraine. »Au moins, cette fois, il est resté et il a écouté. C’est une petite amélioration mais c’est important », a estimé le chef de la diplomatie européenne lors du Raisina Dialogue, un forum organisé à New Delhi. »Je pense que c’est mieux que rien », a ajouté M. Borrell, qui a par ailleurs indiqué son opposition à toute exclusion de la Russie du G20. »Nous devons conserver les moyens de parler, ou du moins d’écouter à défaut de parler », a-t-il argué.Durant son intervention au forum Dialogue de Raisina vendredi, M. Lavrov est revenu sur ce qu’il estime être une volonté des pays occidentaux de faire subir à la Russie « une défaite stratégique ».Au G20, le chef de la diplomatie russe avait accusé l’Occident de faire pression sur les pays en développement pour qu’ils se retournent contre la Russie. »Dans les zones libérées par l’armée ukrainienne, les filles se sont encapuchonnées en me voyant. Je n’ai pas tout de suite compris… » »Coupables »M. Borrell a défendu vendredi l’idée d’encourager les pays en développement à s’opposer à la guerre en Ukraine, tout en se disant conscient des effets du conflit, notamment la hausse des prix des denrées de base. »Je comprends les gens de ce que l’on appelle les pays du Sud qui disent: ‘écoutez, nous ne pouvons pas supporter les conséquences de cette guerre' », a déclaré M. Borrell. »Mais regardez qui sont les coupables de cette situation. Qui est celui qui a créé le problème? », s’est-il interrogé sans citer la Russie.La réunion des chefs de la diplomatie du G20 s’est terminée jeudi sans communiqué commun.Dans une déclaration annexe, l’Inde a indiqué que la Russie et la Chine étaient les deux seuls pays à s’être opposés dans le texte au retrait des troupes russes de l’Ukraine. »Que l’Inde dise que la Russie et la Chine étaient les seules à ne pas parvenir à un consensus est un message en soi », a estimé vendredi la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly. »C’est un mouvement sur le plan diplomatique », a déclaré Mme Joly, qui a indiqué avoir rencontré M. Lavrov jeudi et lui avoir dit que « la Russie doit se retirer de l’Ukraine – point final ».Rencontre entre Scholz et Biden sur fond de menaces russesDe nouvelles livraisons d’armes occidentales ne feront que « prolonger » le conflit en Ukraine, a mis en garde le Kremlin, avant une rencontre à Washington entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Sholz. « Nous notons que les États-Unis poursuivent leur politique visant à augmenter les livraisons d’armes à l’Ukraine et à persuader leurs protégés d’en faire de même », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur la rencontre prévue entre MM. Biden et Scholz. De telles livraisons « n’auront pas d’impact déterminant sur l’issue de l’offensive (en Ukraine), mais il est évident qu’elles vont prolonger ce conflit, avec de tristes conséquences pour le peuple ukrainien », a-t-il ajouté. »Cela représente une charge importante pour l’économie de ces pays et a un impact négatif sur le bien-être de leurs citoyens, y compris en Allemagne », a poursuivi le porte-parole du Kremlin.Joe Biden reçoit vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz à Washington, l’occasion d’envoyer à Moscou et Pékin un message d’unité après une passe délicate entre deux des principaux soutiens à Kiev. Selon le porte-parole du chancelier allemand, cette rencontre visera notamment à se concerter sur les développements du conflit en Ukraine et le soutien que les alliés de Kiev peuvent lui apporter.Les pays occidentaux apportent un soutien militaire à Kiev face à l’offensive russe déclenchée l’an dernier. Certains, comme l’Allemagne, lui fournissant des chars.
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