En République démocratique du Congo, plus de 40 morts dans une nouvelle attaque attribuée aux ADF



Des militaires congolais patrouillent dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), en mai 2021. ALEXIS HUGUET / AFP Une nouvelle attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF), des rebelles affiliés au groupe Etat islamique, a fait plus de 40 morts dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 mars dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon les autorités locales. « Le bilan, toujours provisoire, est de 38 personnes tuées à Mukondi et huit à Mausa », deux villages proches l’un de l’autre dans le territoire de Beni, dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, a déclaré à l’AFP Kalunga Meso, le chef du groupement (ensemble de villages) local. Ce notable ajoute que « les ADF ont rassemblé les gens pour ensuite les exécuter ». Le bilan humain est confirmé par Arsène Mumbere, président de la société civile locale, qui précise que les assaillants « sont entrés dans le village Mukondi sans bruit » et ont tué la plupart des victimes « par armes blanches ». Selon lui, à Mausa, les corps des victimes ont été retrouvés « calcinés dans des maisons incendiées ». La fouille est encore en cours, car les habitations sont éloignées les unes des autres, a-t-il ajouté. Lire aussi : Dans l’est de la RDC, Goma plus isolée que jamais « Dans la nuit du 8 au 9 mars, des miliciens venus de la vallée de Mwalika ont incendié le village de Mukondi » et « ont tué au moins 36 personnes à l’arme blanche », a publié jeudi matin sur son compte Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un réseau d’analystes basés dans l’est de la RDC. Les autorités provinciales n’ont pas encore communiqué sur cette attaque. Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais, majoritairement musulmans, qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils. En 2021, des attentats sur le sol ougandais leur ont aussi été attribués et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans le Nord-Kivu et dans la province voisine de l’Ituri. Près de 150 morts depuis le début de l’année Les Etats-Unis ont offert la semaine dernière une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars (environ 4,7 millions d’euros) pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d’une quarantaine d’années nommé Musa Baluku. D’après le KST, les ADF, présentés par le groupe djihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale, ont tué près de 150 personnes depuis le début de l’année – en incluant cette dernière attaque. Plus au sud, la province du Nord-Kivu est également depuis plus d’un an le théâtre de combats entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), soutenus par le Rwanda, selon Kinshasa et des experts de l’ONU. Après plusieurs annonces d’arrêt des hostilités restées sans effet ces derniers mois, un cessez-le-feu était censé entrer en vigueur mardi. Mais les armes ne se sont pas tues et le M23 a continué d’étendre son territoire. Lire aussi : RDC : le chef de l’ONU « exhorte » la rébellion du M23 de respecter un cessez-le-feu Une délégation du Conseil de sécurité est attendue jeudi soir à Kinshasa pour une visite de travail de trois jours qui doit aussi la mener à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus de 1 million d’habitants coincée entre le Rwanda à l’est, le lac Kivu au sud et les rebelles du M23 au nord et à l’ouest. Les représentants du Conseil de sécurité comptent « apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu », a indiqué dans un communiqué la mission de l’ONU dans le pays (Monusco), et « évaluer le contexte dans lequel évolue » cette force. Présente en RDC depuis vingt-trois ans et forte encore aujourd’hui de plus de 16 000 hommes, la Monusco est de plus en plus critiquée dans le pays pour son incapacité à mettre fin aux violences en cours dans l’est depuis près de trente ans. Des dizaines de groupes armés sévissent dans la région, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990-2000. Le Monde avec AFP



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