En Afrique, le nouveau « partenariat » proposé par Emmanuel Macron mis à l’épreuve par la crise en RDC



Emmanuel Macron, et le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à Kinshasa, le 4 mars 2023. SAMY NTUMBA SHAMBUYI / AP Quarante-huit heures après avoir présenté, lundi 27 février à Paris, le « nouveau logiciel » codifiant les relations de la France avec l’Afrique, le président Emmanuel Macron est passé à l’étape d’expérimentation lors d’une mini-tournée, dense (soixante-douze heures sur place) qui l’a conduit au Gabon, en Angola, au Congo-Brazzaville et finalement en République démocratique du Congo (RDC). Là, attendu au tournant sur la question des violences dans l’Est de la RDC, il a notamment constaté que l’application de son concept de « partenariat » qui suppose, selon les mots de l’Elysée, que « ce n’est pas la France qui apporte la solution en venant en sauveur », comporte une bonne dose d’ambiguïté. Ce qui lui a valu de prendre des coups. Félix Tshisekedi a ainsi vainement attendu, samedi, lors d’une conférence animée, que son homologue français condamne franchement et clairement « l’agression injuste et barbare du Rwanda » contre son pays où son voisin intervient depuis plus d’un an dans la région du Nord-Kivu par milice interposée, en l’occurrence le M23. En privé pourtant, l’Elysée reconnaît détenir « les preuves que le Rwanda a un canal direct avec les rebelles du M23 et que Kigali est capable d’infléchir leur position ». « L’agenda et les soutiens extérieurs sont connus », a aussi déclaré le président Macron. « La RDC ne doit pas être un butin de guerre. Le pillage à ciel ouvert du pays doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre », a-t-il lancé en conférence de presse. Mais sans jamais citer le nom du principal soutien extérieur. Le dernier rapport des experts de l’ONU sur l’Est de la RDC publié fin décembre ne laisse pourtant aucun doute sur l’implication rwandaise, directe et documentée ; ses soutiens logistique, financier et humain apportés à ce groupe rebelle, composé essentiellement de congolais tutsi, repartis à l’offensive en novembre 2022 après dix années de sommeil. Aucun bilan humain précis n’a décompté les morts des deux bords, civils ou combattants. Combien de centaines ? Concomitamment, « 1,5 million de personnes ont été déplacées au cours de la seule année 2022 », rapporte le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) dans un communiqué. Le texte a salué, samedi 4 mars, la création d’un pont aérien humanitaire vers Goma (la capitale régionale menacée d’asphyxie par les rebelles) annoncé le même jour par l’Union européenne et financé en partie par la France. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La guerre diplomatique et médiatique entre la RDC et le Rwanda s’accélère depuis le drame de Kishishe Face à ce drame qui ne finit pas de s’écrire en lettres de sang depuis au moins trente ans, Kinshasa espérait donc que la France non seulement pointe le Rwanda d’un doigt accusateur mais appelle aussi, dès maintenant, à soumettre le régime de Kigali à des sanctions internationales. « On peut apparaître effectivement en décalage avec certaines attentes », glisse-t-on à l’Elysée qui préfère mettre en avant sa capacité à parler à tout le monde, de surcroît dans « un langage de vérité ». Il vous reste 58.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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