Ekodo Mveng : « Ces images du professeur Fogué en menottes montrent clairement que le Cameroun est une dictature »



Lebledparle.com vous propose le texte intégral
Nous voulons encore demander formellement la libération du professeur Fogué Tedom, de Bibou Nissack  et des autres prisonniers politiques du Cameroun.
Ces images insoutenables d’un prisonnier politique innocent et menotté pour ses idées contre le régime jouent trois rôles contrairement à ceux qui croient l’humilier ou intimider les autres partisans du changement.

On ne peut pas enchaîner une irréversible pensée critique à l’ère du pluralisme médiatique; à l’ère des réseaux sociaux et de la diaspora. Aussi, on ne peut plus endiguer totalement l’opposition politique aujourd’hui parce que les maîtres du monde qui sont vos patrons ont imposé la démocratie d’opinion comme le seul jeu de la cité.
Ces images du professeur Fogué en menottes montrent clairement à la face du monde et notamment aux investisseurs et partenaires économiques du pays que le Cameroun est une dictature ni plus ni moins. Et salissent donc l’image de marque que vous dites souvent vouloir préserver.
De deux ces images sensibles, sèment dans la population un germe de révolution tranquille et une envie de revanche farouche contre tout le régime Biya. Laissons les chefs d’État et ministres déchus en Afrique, est-ce qu’avant sa chute le tortureur de Martinez pouvait s’imaginer qu’il avait tant d’ennemis y compris dans sa tribu ?
Conclusion logique, si le gouvernement en place tombe un de ces quatre, ces images leur seront opposables comme des non ayant droit à une justice impartiale du fait de leurs pratiques connues.
Un peu comme les demandes de respect des procédures d’arrestation de l’homme d’affaire et compagnies récemment placés en détention préventive ne bénéficient d’aucune compassion de l’opinion. D’abord en raison de tous les crimes  et plaintes réactualisés et retenus  à leur encontre au sommet de leur gloire.  Mais aussi, parce qu’ils étaient eux-mêmes coutumiers des violations flagrantes de la présomption d’innocence à défaut de promouvoir la justice expéditive.
Donc quand la chasse aux sorcières va arriver à la fin du régime, nous autres, on sera incapables de vous défendre ou de vous trouver des circonstances atténuantes et des viatiques malgré notre attachement à l’équité et au traitement humain parce que vous-mêmes vous auriez donné le fouet à l’adversaire.
Un ami à l’époque m’a fait rencontrer certains anciens ministres incarcérés à la prison Centrale de Kondengui. Deux d’entre eux ont commencé à vouloir me dire comment ils aimaient trop le Cameroun quand ils étaient  aux affaires, mais je leur ai demandé de laisser ça. Quand je leur ai rappelé leurs discours, décisions et écrits louangeurs de la gouvernance du moment où ils étaient en poste, ils furent très étonnés par ma rigueur scientifique et surtout par ma mémoire d’éléphant. Ensuite je leur ai dit au demeurant qu’ils se sont eux-mêmes asphyxiés et rendus indéfendables auprès du peuple camerounais et d’un arbitrage à corps défendant. J’ai demandé à un qui avait occupé de très hautes fonctions et pour le clouer au débat, pourquoi il n’a pas démissionné s’il n’était pas solidaire du système et de cette façon de faire comme il le dit?
Donc quand vous êtes sur le cocotier et en position d’autorité, pensez aux éventuels retournements de situation.
Que ceux qui ont encore les oreilles comprennent.
Ma solidarité au professeur Alain Fogué qui m’a donné cours à l’université de Yaoundé 2 et à qui je suis redevable de ma modeste formation en science politique.
 



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