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En Afrique, la lenteur dans la distribution des vaccins du Covid-19 relance le débat sur la nécessité de les produire sur place. Seule une poignée d’entreprises africaines ont les compétences requises. Parmi elles, l’institut sud-africain Biovac, qui se dit prêt à relever le défi.
Depuis plusieurs mois, Biovac communique régulièrement sur des discussions en cours avec les laboratoires détenteurs de vaccins du Covid-19. Le président Ramaphosa a même relayé ces intentions. La société estime qu’une fois un accord trouvé, douze mois de préparation lui suffiront pour produire environ 30 millions de doses par an, à peine de quoi traiter la moitié de la population sud-africaine. Pendant ce temps, Aspen, un autre laboratoire local, annonce qu’il va fabriquer 300 millions de doses pour le compte de Johnson & Johnson.
De quoi relativiser, voire doucher les ambitions du premier ?
Mais ils n’ont pas tout à fait les mêmes objectifs. La production d’Aspen, une société cotée, n’est pas destinée à l’Afrique du Sud, elle restera sous le contrôle du donneur d’ordre américain, ce qui a d’ailleurs provoqué une belle polémique. Pour y mettre un terme, Aspen réservera quelques millions de doses pour les populations locales. Biovac, dont l’État est actionnaire à hauteur de 47%, veut quant à lui créer une filière pour desservir l’Afrique du Sud. C’est déjà l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Il a été chargé de réceptionner, de conserver et de distribuer les vaccins Astra Zeneca. En effet, depuis que les autorités l’ont abandonné, car inefficace contre le variant sud-africain, l’entreprise le conserve à basse température et cherche à le transmettre aux pays intéressés.
Biovac a déjà une expérience dans la mise au point des vaccins destinés aux enfants
Le français Sanofi lui a accordé une licence pour produire l’Hexaxim, son cocktail des six vaccinations infantiles. L’américain Pfizer vient aussi de lui transmettre la technologie du vaccin contre le pneumocoque. Les composants sont importés en vrac et assemblés sur place puis conditionnés. Biovac ne maitrise pas encore la première étape, la plus délicate, celle de la production des actifs et des adjuvants.
La société n’est donc pas en mesure de participer à la campagne anti-covid ?
Le patron de Biovac, Morena Makhoana, affirme que sa plus grande difficulté n’est pas le savoir-faire mais le choix du bon vaccin, capable de bien réagir aux variants du coronavirus. Pour réaliser ses ambitions, il lui faudra investir dans de nouvelles capacités de production. Morena Makhoana estime qu’il a besoin de 200 millions de dollars pour produire un milliard de doses. Trouver cet argent est un défi en Afrique, mais pas un obstacle insurmontable. En revanche, trouver des clients aussi pressés et argentés que ceux qui soutiennent l’activité des grands laboratoires occidentaux, est beaucoup plus compliqué. Car il n’y a pas aujourd’hui à proprement parler de marché du vaccin en Afrique. La demande est en grande partie couverte par les dons de l’OMS, de l’Unicef ou de l’alliance Gavi. Le soutien de l’État sud-africain via des appels d’offre de long terme pourrait aider l’entreprise, a suggéré le patron de Biovac. Dans cet environnement difficile, il se donne dix ans pour devenir un acteur complet de cette industrie.
EN BREF
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Le réseau social accepte de passer des accords avec des groupes de presse, ce qui lui évitera de rémunérer systématiquement les contenus d’information qu’il diffuse. Suite à ce compromis Facebook devrait rapidement restaurer la publication des actualités australiennes.
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